Bonjour Etienne, peux-tu nous présenter ton métier ?

Bonjour, mon poste implique la gestion complète des opérations logistiques, depuis la mise à disposition des commandes fournisseurs des diverses sociétés du groupe CIPAC jusqu’à leur livraison aux clients finaux, en garantissant rapidité et compétitivité des coûts.
Pour réaliser cette mission nous sommes structurés en deux équipes : une dédiée à l’importation et une autre à la gestion des stocks et des livraisons clients.

Peux-tu nous donner un aperçu des défis logistiques que vous avez rencontrés depuis le début de la crise ?

Les contraintes sur le plan logistique ont été multiples, car les exactions ont eu des conséquences sur le plan local mais également sur les approvisionnements internationaux.

Le fret maritime, bien qu’il n’ait pas été directement touché suite à l’intervention rapide des forces de l’ordre pour sécuriser la zone portuaire, a généré un important back logistique par manque de personnel sur place pour traiter les arrivages et les déchargements. Ce back logistique a été accentué par l’accumulation du fret ne pouvant pas être livré chez les clients (problèmes d’accès routiers, entrepôts clients non sécurisés, sites brulés…).

A ce jour, nous observons encore un retard dans le traitement de nos commandes en attente au port, mais la situation revient progressivement à la normale.

La situation du fret aérien quant à elle a été encore très compliquée jusqu’à cette semaine. La fermeture des vols commerciaux au profit des vols d’états pendant plusieurs semaines a conduit à un back logistique de plus de 100 m3 de matériel médical en attente d’expédition depuis Roissy. Une cellule de crise déclenchée par le haussariat et la DASS a été mise en place fin juin avec les acteurs locaux de la filière afin de définir les priorités pour assurer les approvisionnements vitaux sur le territoire. Les actions conjointes de l’ensemble des acteurs ont permis de revenir à une situation à peu près stable à ce jour.

Aujourd’hui, quelles sont vos priorités opérationnelles ?

La priorité reste d’assurer la continuité de nos approvisionnements et de nos livraisons clients en activant tous les leviers nécessaires. Je pense en premier lieu au médical, car les besoins patients et donc ceux de nos clients sont continus, mais ceci est valable pour tous les autres secteurs.

Nous continuons de réceptionner les approvisionnements maritimes initiés avant crise (véhicules, pièces détachées, équipements, consommables…), et nos équipes travaillent pour minimiser autant que possible l’impact sur les sociétés du groupe CIPAC et leurs clients.

La maîtrise de nos coûts est également un point essentiel en cette période ou la recherche de solutions d’urgence ne doit pas se faire au détriment de la performance économique.

Quels ajustements logistiques avez-vous dû mettre en place pour faire face aux difficultés d’approvisionnements ?

Nous ne nous sommes pas seulement adaptés aux défis logistiques, nous devons également composer avec les contraintes économiques locales. L’activité commerciale s’est fortement réduite, en conséquence, nous ajustons le dimensionnement des commandes de réapprovisionnements en tenant compte des niveaux de consommations, naturellement inférieurs ces dernières semaines.

Nous sollicitons nos partenaires et prestataires locaux afin d’identifier les alternatives envisageables pour assurer la continuité des approvisionnements sur le territoire.

Nous avons par exemple pu procéder à des expéditions en AIR & SEA en provenance de métropole ou encore basculer une partie de nos appros aériens provenance Australie sur du maritime. Cela requiert de l’adaptation et augmente légèrement nos délais d’acheminement de 2 jours à 2 semaines, mais nous a permis d’assurer l’arrivée de commandes essentielles pour nos clients.

Comment l’opérationnel s’est-il adapté à la situation pour assurer la continuité de service ?

Sur le plan opérationnel l’activité ne s’est pas arrêtée depuis le début de la crise.

En local, nos capacités de livraison ont été impacté du fait du manque de ressources opérationnelles, des problèmes d’accès sur les sites clients, de la disponibilité des transporteurs ou encore des urgences médicales.

La réactivité et l’engagement de nos équipes nous a permis de trouver les solutions pour acheminer, préparer et assurer la livraison des commandes. Aujourd’hui, ces problématiques sont pour la plupart derrière nous.

Côté importation, nous avons également dû rattraper 2 semaines de retards de traitements sur tous nos approvisionnements en cours.

Le retour à une situation plus stable mais surtout la baisse d’activité commerciale nous a conduit à adapter notre organisation quotidienne pour la faire correspondre à la charge de travail réelle, tout en maintenant la qualité de service attendue.

Qu’est ce qui te semble le plus important aujourd’hui ?

Nous devons faire preuve de résilience au sein des équipes et de proximité avec les responsables de secteurs sur les besoins prévisionnels. Face au manque de visibilité, notre objectif est d’anticiper autant que possible et d’adapter notre organisation pour pouvoir répondre efficacement aux demandes à venir compte tenu des contraintes logistiques que nous connaissons. Il est aussi important de maintenir notre motivation avec en ligne de mire la relance par la reconstruction.